hypnose Ericksonienne

Comment gérer et traiter la douleur grâce à l’hypnose Ericksonienne ?

Le processus de guérison par l’hypnose Ericksonienne implique de traiter l’individu dans sa relation avec lui-même et son environnement. Dans cet article, nous nous concentrerons sur une approche pratique. Nous verrons également quelques éléments clés pour une meilleure compréhension du sujet. Enfin, vous découvrirez les différents domaines d’application ainsi que des travaux cliniques menés auprès de patients souffrant de douleurs chroniques.

Qu’est-ce que l’hypnose Ericksonienne ?

L’hypnose Ericksonienne est un état altéré de conscience dans lequel le patient reste conscient de tout ce qui est dit et de tout ce qui se passe autour de lui. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un état de sommeil. En effet, les recherches réalisées l’ont démontrées à travers l’électroencéphalogramme et l’IRM fonctionnelle. Elle permet d’établir une connexion entre le conscient et l’inconscient afin de pouvoir accéder à nos ressources internes.

Cette approche est active et volontaire. Elle constitue de plus un complément aux autres thérapies, qu’elles soient médicamenteuses ou non (telles que la physiothérapie ou les massages) dont le patient peut bénéficier. En état de transe hypnotique, le thérapeute utilise des suggestions et des métaphores. Par exemple, la visualisation et la sensation d’un gant entourant la main pour atténuer des sensations désagréables. Cela a pour but de proposer au patient de modifier sa relation à la douleur, d’autres symptômes ou plus largement son environnement.

Suggestibilité et auto hypnose

suggestibilité

La suggestibilité

Il existe des façons de tester votre réceptivité. Certains indicateurs tels que le regard fixe, la diminution du clignement des paupières et un changement de couleur de la peau du visage peuvent être observés pour évaluer la suggestibilité d’un patient en état de transe hypnotique.

L’auto hypnose

Vous avez aussi la possibilité d’apprendre l’auto hypnose par vous-même. Il vous suffit simplement d’acquérir les compétences nécessaires pour pratiquer l’hypnose de manière autonome à domicile. Cela implique d’apprendre les techniques d’induction, d’utiliser des suggestions et des métaphores élaborées en collaboration avec le thérapeute et de savoir sortir de l’état hypnotique. L’objectif de cet apprentissage est de pouvoir utiliser cet état de manière constructive et thérapeutique.

Attention cependant, il est déconseillé de recourir à l’hypnothérapie sur des personnes dont la stabilité mentale n’est pas assurée.

Comment se définie la douleur ?

Selon l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), il s’agit d’une expérience désagréable à la fois sensorielle et émotionnelle, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en termes de telle lésion. Elle englobe donc des aspects sensoriels, émotionnels, cognitifs et motivationnels, formant une expérience complexe. De plus, elle est influencée par les représentations du patient, son vécu global (y compris ses expériences passées de douleur) et ses événements de vie.

gérer la douleur

Comment l’hypnothérapie agit-elle sur la douleur ?

Les 5 niveaux sur lesquels agir

Dans ce contexte, l’hypnothérapie agit à différents niveaux :

  • le niveau sensoriel (par exemple, l’intensité de la souffrance)
  • sa gestion (réduire l’anticipation négative par exemple)
  • le niveau cognitif (identifier les liens entre elle et les pensées négatives)
  • le niveau émotionnel (aborder des deuils non résolus entre autres)
  • le niveau motivationnel (aider le patient à trouver des ressources lui permettant de s’impliquer activement dans sa prise en charge)

Les outils et techniques de l’hypnose

Sachant que les patients souffrant de douleurs chroniques sont souvent submergés par celles-ci et ont du mal à prendre du recul, l’hypnose Ericksonienne leur offre la possibilité d’élargir leur perspective en se détachant non seulement de la souffrance elle-même mais aussi de leur situation globale. Grâce aux suggestions du thérapeute pendant la séance d’hypnose, le patient peut donc se concentrer sur d’autres aspects, revoir sa situation sous un autre angle et découvrir ses propres ressources pour faire y face.

Pour les différents outils hypnotiques, on pensera notamment à la distraction, l‘imagerie mentale et l’apprentissage de la gestion des émotions, notamment de l’anxiété et du stress. Ils incluent également des techniques permettant au patient de ne plus être pris dans une pensée binaire entre douleur totale et son absence totale.

Elles visent toutes à aider le patient à reprendre le contrôle et de ses répercussions dans sa vie quotidienne et à retrouver une certaine autonomie. Le patient sera réceptif aux suggestions hypnotiques uniquement si elles sont en accord avec son système de représentations, d’où l’importance d’une anamnèse approfondie (renseignements sur son état) et d’une relation thérapeutique solide.

Si vous souffrez de douleurs chroniques ou aiguës, vous pouvez contacter un hypnopraticien qui a suivi une formation d’hypnothérapeute de qualité.

hypnothérapie

Quand les études montrent l’efficacité

L’étude Abrahamsen

Une étude menée par Abrahamsen a examiné l’effet de l’hypnose sur 45 patients souffrant de douleurs orofaciales persistantes idiopathiques. Les participants ont été répartis de manière aléatoire en deux groupes : un groupe recevant des séances d’hypnose et un groupe témoin recevant uniquement des suggestions de relaxation.

Les résultats ont montré une diminution significative de l’intensité de la douleur mesurée à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA) dans le groupe traité par l’hypnose, ainsi qu’une réduction de la consommation d’analgésiques et une amélioration du sommeil. Cependant, aucune amélioration de la qualité de vie ni des symptômes psychologiques associés tels que l’anxiété, la dépression, les symptômes obsessionnels-compulsifs, la sensibilité interpersonnelle et les symptômes de somatisation n’a été observée car ces aspects n’étaient pas inclus dans le protocole de traitement hypnothérapeutique de l’étude.

L’étude Grondahl

Une autre étude menée par Grondahl a évalué, dans le cadre d’une étude randomisée contrôlée, son effet chez seize patients souffrant de fibromyalgie. Les résultats ont montré une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie dans le groupe ayant reçu des séances (huit patients) ainsi que chez quatre patients du groupe témoin qui ont accepté un traitement par hypnose à la fin de l’étude.

L’étude Gay

Dans une étude menée par Gay, 36 patients souffrant de gonarthrose et/ou de coxarthrose ont été répartis en trois groupes : un groupe recevant de l’hypnose, un groupe recevant de la relaxation de Jacobson et un groupe témoin. Dans le 1er groupe, une diminution de 56% de la douleur (mesurée à l’aide de l’EVA, passant de 4,16 à 1,97) a été observée après quatre semaines, tandis que dans le groupe relaxation, une diminution de 31% de la douleur (EVA de 3,68 à 2,37) a été observée après huit semaines. Dans les deux groupes, l’effet antalgique s’est maintenu après six mois, et une diminution de la consommation d’antalgiques a également été observée.

Méta-analyse

Enfin, une revue de la littérature récente réalisée par Jensen et Patterson a inclus dix-neuf études évaluant son effet sur la douleur chronique. Dans 18 des 19 études, un effet antalgique a été observé et cet effet a souvent perduré à moyen terme (jusqu’à un an). Les études comparant l’hypnose à d’autres traitements utilisant également des suggestions, tels que la relaxation ou le training autogène ont tendance à montrer une efficacité similaire. Il convient de noter que le facteur prédictif le plus favorable de son efficacité était la suggestibilité hypnotique du patient.

Source supplémentaires

Une méta-analyse de l’hypnose pour les problèmes de douleur chronique
Une interprétation néodissociative de la réduction de la douleur en hypnose ici

2 commentaires pour “Comment gérer et traiter la douleur grâce à l’hypnose Ericksonienne ?

  1. Merci pour cet article interessant sur l’hypnose.
    Y-a-t-il d’autres formes d’hypnose a votre connaissance?
    De mon cote, j’utilise la coherence cardiaque pour les traumatismes. Est-ce que ce genre d’hypnose aide pour les traumas et pourquoi?
    Merci pour votre reponse

    Beatrice

    1. Bonjour Béatrice et merci pour votre commentaire !
      La question est intéressante parce qu’il existe plusieurs formes d’hypnose et de façons de l’utiliser. Comme dans beaucoup de domaines, elle évolue dans le temps en fonction des nouvelles connaissances et approches (par exemple la neuro-hypnose).
      La cohérence cardiaque est très bien aussi pour soulager les douleurs physiques et pour s’apaiser mentalement. J’y ai moins-même recours lorsque je sens monter une poussée de stress et c’est pourquoi j’y souhaité y consacrer un article.
      De mon côté, je pense qu’il est bien de pouvoir mixer différentes approches afin d’apporter un maximum de bénéfices lorsque cela est possible.

      A bientôt ! Audrey

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut