Suivez-vous les règles du Nunchi ? Cette capacité de pouvoir analyser rapidement les situations et les gens ? Une petite démonstration vallant mieux que mille mots, je vous invite à répondre aux 4 questions qui suivent. Avez-vous déjà eu la sensation que les gens vous évitaient ? Avez-vous remarqué que vous n’arriviez pas à conserver longtemps une relation amicale ou amoureuse ? Vous retrouvez-vous souvent dans une postion embarrassante (ex : vous faites une gaffe en parlant) ? Vous arrive-t-il de mal interpréter les propos de votre interlocuteur ? Si vous avez répondu oui à une ou plusieurs de ces interrogations, c’est que votre niveau de Nunchi est assez faible pour l’instant. Vous devrez d’abord apprendre à corriger les comportements qui vous bloque le repérage des signes extérieurs. Puis mettre en place les actions pour augmenter votre sens de l’observation.
Faites-vous partie des personnes ayant peu de Nunchi ?
En Corée du sud, le Nunchi est tout un art de vivre. Les parents apprennent aux enfants dès leur plus jeune âge à évaluer une situation et à s’adapter à un milieu. Ils doivent comprendre comment augmenter leur intelligence sociale et éclairer leur prise de décision. Hélas, c’est loin d’être le cas chez nous… Même si tout le monde a besoin de le travailler, certains profils ont développé des déficiences de par leur environment social. En réalité, c’est grâce à nos interactions et aux événements qui ont marqué notre vie que nous forgeons notre caractère. Nous répondons à un stimuli extérieur en fait. Il est donc important de savoir si nous réagissons de manière appropriée ou s’il faut corriger certains comportements. Ils ont perdu cette capacité d’écoute.Voici quelques exemples qui illustrent parfaitement les attitudes anti Nunchi.

Les têtes en l’air
Oubliez-vous fréquemment les choses qu’on vous a dites ? Cela peut être une amie qui doit vous répéter plusieurs fois ses disponibilités, un oubli de rendez-vous, de souhaiter un anniversaire ou dire à l’autre, excuses-moi tu peux répéter, j’étais ailleurs. Toutes ces situations montrent un état d’esprit tourné vers soi-même et un manque de présence flagrant pour ceux qui nous entoure. Nous sommes stressé ou accaparé par des pensées qui retiennent toute notre attention. Comme nous nous faisons littéralement manger par nos émotions, nous ne pouvons plus recevoir d’informations extérieures.
Ceux qui comprennent tout de travers
Vous êtes-vous déjà retrouvé dans un contexte où vous n’avez pas su interpréter les signaux correctement ou généré des quiproquos ? Par exemple : un garçon qui va insisté lourdement pour draguer une fille qui cherche à s’éloigner. N’importe qui ayant un bon Nunchi remarquerait immédiatement qu’elle n’est pas intéressée et gênée. Le garçon quant à lui s’imagine qu’elle s’amuse à le taquiner pour qu’il poursuive ses efforts. Ici, l’homme n’arrive pas à décoder le langage du corps lié à la communication non verbale. C’est-à-dire à décrypter les réactions corporelles résultant d’un acte conscient ou inconscient (expressions faciales, gestuelle, postures, mimiques, contact visuel). Il ne prête pas plus attention à la communication verbale (l’intonation par exemple). Résultat : à force de trop vouloir connaître les pensées de l’autre, on prend le risque de projeter ses propres convictions.
Ceux qui se mettent trop en avant
Connaissez-vous ce genre de personnes qui, dès qu’on lance un sujet, ne peut s’empêcher de se mettre en avant. On a l’impression qu’ils ont tout vécu et ont réponse à tout même s’ils n’ont pas vos compétences ou connu votre expérience. Ce type de réaction traduit un manque de confiance en soi. En effet, lorsqu’on a peu d’assurance et qu’on se sent en position d’infériorité par rapport aux autres, on peut déployer un système de défense afin de remonter dans leur estime. Malheureusement, l’effet provoqué est inverse puisqu’on risque davantage de passer pour quelqu’un d’arrogant.

Ceux qui coupent constamment la parole
Vous avez peut-être dans votre entourage quelqu’un qui ne peut se retenir de parler en même temps que vous. Impossible de terminer vos phrases sans être interrompu. Il a une idée en tête, ne veut pas l’oublier et ressent donc la nécessité de l’exprimer immédiatement. Cela peut d’ailleurs rapidement devenir agaçant pour l’interlocuteur qui va finir par lui dire : eh ! Je peux en placer une ? Ce comportement est caractéristique des personnes qui ont besoin d’attention.
Ceux qui restent campés sur leur position
Lorsque l’ensemble des individus à qui l’on s’adresse sont tous d’accord mais que vous insistez en vous exclamant : Je sais que j’ai raison ! Vous ne faites pas preuve d’ouverture et votre capacité d’écoute s’en trouve réduite. Déjà parce que vous pouvez très bien vous tromper, ensuite, même si vous êtes convaincu de la véracité de votre déclaration, vous allez passer pour quelqu’un qui n’est pas conciliant, manque d’adaptabilité et d’humilité. Il est donc inutile de vouloir à tout prix convaincre.
Les 5 points qui bloquent votre Nunchi
Maintenant que nous avons vu quels genres de personnes disposaient de peu de Nunchi, nous allons voir en détail les déclencheurs ou points qui bloquent l’intelligence interpersonnelle. Mais avant de commencer, je préciserai ce que le Nunchi n’est pas pour qu’il n’y ait pas de confusion :
– Il ne s’agit pas de suivre aveuglement ce que font les autres si cela ne tient pas du bon sens.
– Ni de ne penser qu’en fonction du collectif mais de le faire à bon escient.

Se laisser engloutir par son empathie
Si l’empathie est encouragée dans nos civilisations occidentales et perçue comme une forme d’intelligence, elle présente toutefois quelques limites et faiblesses :
1) En premier lieu, avoir trop d’empathie peut nous empêcher de prendre le recul nécessaire et vous n’êtes plus objectif. Par exemple, lorsque nous avons un affect particulier avec quelqu’un, cela interfère sur notre jugement car nous ne voulons pas le blesser ni être rejeté. On ne fait donc plus appel à notre bon sens.
2) Ensuite, on a tendance à se focaliser sur la personne à qui on s’adresse tandis qu’avec le Nunchi on regarde les choses dans leur ensemble, les moindres détails ont leur importance. Ces éléments extérieurs (y compris les convives présents) nous apportent un contexte supplémentaire sur ce qu’il se passe. N’oublions pas qu’ils étaient là avant nous et en savent donc plus long. A leurs expressions et aux détails du lieu on peut en apprendre bien davantage sur l’état d’esprit général.
3) On va chercher à consoler et aller dans le sens de l’autre alors que parfois la meilleure réponse est le silence et l’écoute. Effectivement, que se passera t-il si vous n’avez pas de solution à apporter ? Vous risquez de renforcer le mal-être en disant « je ne sais pas quoi te dire« . De plus, être trop réceptif émotionnellement bloque la réflexion. Pensez aux effets négatifs d’une discussion à chaud ou à la perte de moyens lors d’un entretien d’embauche. Le Nunchi vous permet d’observer tout en gardant la distance mentale qui vous permettra de réfléchir.
4) L’autre problématique est qu’ on essaie d’entrer dans la tête de l’autre alors qu’il faudrait rester neutre sur le plan émotionnel.
5) Enfin, lorsqu’on est très empathique, on est plus vulnérable aux manipulations. Vous rappellez-vous la dernière fois qu’on a jouer sur la corde sentimentale pour obtenir quelque chose de vous ? Ou encore qu’on vous ait demandé de l’aide parce qu’on s’était mis tout seul en difficulté ou en retard ? Ex avec votre fille Sophie : allez, j’ai besoin de toi maman ! Si tu ne me files pas un coup de main, je vais crouler sous le travail… Avec le nunchi, vous mettez suffisamment de distance pour comprendre que si vous l’aidez, vous ne lui rendez pas service. Jamais elle ne se responsabilisera.

Etre incapable de rester dans le silence
Le bruit est préférable au calme et au silence. Je crois que beaucoup de monde se retrouveras dans cette description. Combien de fois je suis atterri chez quelqu’un qui avait la télévision allumée en fond sonore ou qui mettait de la musique. La vérité c’est que dans nos cultures occidentales nous sommes mal à l’aise face au silence. Ces subterfuges sont là pour combler un vide ou nous empêcher de penser. Cela nous poursuit même jusque dans nos conversations où le moindre moment de blanc va immédiatement être comblé quitte à dire la première chose qui nous passe par la tête.
Prendre un temps de réflexion n’est pas bien vu mais vous vous rendez bien compte que cela est nuisible puisqu’on n’a pas le temps de réfléchir. C’est comme ça que certaines paroles peuvent sortir à froid et ne pas être appropriée. On aurait mieux fait d’appliquer les expressions « tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler » ou « le silence donne du sens ».
Préférer être extraverti
On entend souvent qu’il vaut mieux être extraverti qu’introverti comme si c’était un mal. Cependant, chacun d’entre nous a un tempérament qui lui est propre. Du coup, forcer l’autre à sortir de sa coquille est vécu comme une contrainte. Saviez-vous qu’un introverti en se tenant un peu à l’écart à la capacité de mieux capter son environnement ? Il est en outre plus facile pour lui de remarquer les signes de la communication non verbale. Etant enfant, j’avais cette habilité que j’ai perdu en même temps que ma forte concentration d’écoute lorsque j’ai commencé à m’extérioriser davantage. Alors ne les juger pas trop vite les car il y a du bon dans tout.
S’imposer par sa force de caractère
Avoir un caractère fort serait une bonne chose à première vue. Mais vous avez sûrement été témoin de moments où cela mettait en porte à faux. Notamment quand on impose sa volonté au dépens d’autrui. Le parti pris idéal serait alors d’adopter une faculté d’adaptabilité afin d’aller vers une relation plus agréable pour tous.

Penser de façon trop individuelle
L’individualisme est préférable au collectivisme. Il y aurait beaucoup à dire sur ce point ! Et chacun d’entre vous pourrait sortir des tonnes d’exemples au quotidien. Un exemple d’actualité avec les personnes qui se ruent dans les stations services et remplissent leur bidon d’essence au détriment des autres. On pourrait dire en règle générale que trop encourager l’individualisme pousse aussi à être extrêmement égoïste. Le nunchi ne demande pas bien sûr de renoncer à notre individualité bien au contraire. Il faut simplement faire preuve de bon sens lorsque les conditions le demandent afin que tous en bénéficient. De penser aussi un peu aux autres plutôt qu’à sa petite personne ou autrement dit ne pas faire aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous fasse. En effet, c’est grâce à l’intelligence collective que nous pouvons collaborer et être plus efficace dans la résolution des problèmes.
Les 5 actions pour augmenter votre Nunchi
Nous débarquons tous quelque part avec un bagage émotionnel (peur, stress, colère…) et il faut se demander comment cela va interférer sur nos perceptions et nos interactions avec les autres (communication interpersonnelle).
- Pour cela, pensez d’abord à faire le vide dans votre esprit. La méditation peut s’avérer d’un grand secours pour atteindre la pleine conscience. Je la pratique d’ailleurs chaque matin pour bien commencer la journée. Vous avez évidemment le droit de ne pas y adhérer.
- Dans ce cas, il faudra trouver un autre appui comme la respiration. Il existe d’excellentes techniques de respiration pour retrouver son calme.
- Gardez le silence quand vous entrez dans une pièce afin de mieux remarquer l’humeur des personnes présentes et ce qu’elles font (leurs buts et motivations).
- Prenez un instant pour vous imprégner de l’atmosphère et développer votre sens de l’observation.
- Restez concentré sur la communication (écoute active) car on en dit fréquemment plus que ce qu’on veut. Et c’est grâce à votre aptitude à écouter qu’on viendra naturellement vers vous.
Si vous souhaitez avoir plus d’infos sur le sujet de cet article, je vous recommande de lire le livre le pouvoir du Nunchi disponible sur Audible. Vous pourrez également vous intéresser au domaine psychologique de la PNL (programmation neuro-linguistique). C’est une méthode particulièrement efficace que j’ai testé pour mieux interagir et comprendre son interlocuteur.
Avant de terminer, je vous propose de réaliser un petit exercice pratique pour travailler votre intelligence cognitive. Mettez dès maintenant en place les différentes actions permettant d’accroître votre concentration et votre analyse de la situation. Puis, écrivez ce que ces techniques vous ont apporté en commentaire.